Souveraineté alimentaire : Le Cameroun franchit un nouveau cap vers la mécanisation agricole

Souveraineté alimentaire : Le Cameroun franchit un nouveau cap vers la mécanisation agricole

Six tracteurs flambant neufs ont été remis à quatre agropoles clés le 15 avril 2025 à Yaoundé. Cette cérémonie solennelle, présidée par le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine OUSMANE MEY, a vu la participation du Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales, Dr TAÏGA, et du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel MBAIROBE.

 

Le Cameroun a franchi une étape importante dans sa quête d’autosuffisance alimentaire et de modernisation agricole. Les six tracteurs modernes, d’une puissance de 100 chevaux-vapeur chacun, ont été officiellement remis à quatre agropoles stratégiquement choisis. Il s’agit des agropoles œuvrant dans les filières maïs à Ntui (région du Centre) et Ouro Dolé (région du Nord), de l’agropole manioc à Batouri (région de l’Est) et de l’agropole viande bovine à Ngaoundéré (région de l’Adamaoua).

 

Les tracteurs reçus par les promoteurs sont dotés de dispositifs technologiques modernes : climatisation, système audio, connectivité USB et réglages ergonomiques. Ces équipements, d’une valeur totale de 180 millions de FCFA, permettront d’accroître les surfaces cultivables en facilitant le labour des terres et la mise en place de parcelles fourragères. Il est attendu de ces agropoles une production annuelle de 9 850 tonnes de manioc transformé, 2 200 tonnes de maïs et 10 300 têtes de bétail pour l’approvisionnement en viande bovine. Outre ces gains en production, le projet vise également la création d’emplois et la dynamisation de l’économie rurale.

 

Sur le terrain, plusieurs mesures sont déjà en cours : l’aménagement de 100 hectares à Ntui, dédiés à la culture du maïs et à l’élevage ; la construction de 10 étables pour bovins dans les arrondissements de Ngaoundéré 1er, 2e et Nganha afin d’améliorer la production de viande et de lait ; ainsi que la formation des conducteurs de tracteurs pour garantir une utilisation optimale et prolonger la durée de vie des équipements.

 

Ces actions, portées par le Programme Agropoles, visent à augmenter la production agro-pastorale, à réduire la dépendance aux importations alimentaires et à promouvoir une agriculture moderne et compétitive.

 

Dans son allocution de circonstance, le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) a souligné que cette initiative s’inscrit dans la dynamique irréversible de l’émergence du Cameroun. « Une dynamique sous-tendue par la Stratégie Nationale de Développement (SND30), renforcée par la politique d’Import-Substitution et complétée par le PIISAH, Plan Intégré d’Import-Substitution Agro-pastoral et Halieutique », a précisé Alamine OUSMANE MEY.

 

En remettant les clés des tracteurs aux promoteurs des quatre agropoles bénéficiaires, en compagnie de ses collègues du MINADER et du MINEPIA, le MINEPAT a exhorté les bénéficiaires à faire preuve de responsabilité dans l’entretien de ces équipements financés par les deniers publics.

 

À titre de rappel, le Programme Agropoles est une initiative gouvernementale sous tutelle du Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT). Lancé en 2012, il a pour ambition de stimuler la transformation locale des produits agricoles, tout en créant de la valeur ajoutée et de l’emploi en milieu rural. Il repose sur un modèle intégré combinant : l’appui technique aux producteurs et transformateurs ; l’accès au financement, en particulier pour les jeunes entrepreneurs agricoles ; la modernisation des infrastructures et des équipements de production ; la structuration des filières prioritaires (manioc, maïs, soja, viande, poisson, etc.) ; et la promotion de la transformation locale et du marché intérieur.

À ce jour, le Programme Agropoles a soutenu plus de 80 agropoles à travers le pays et a contribué à la mise en place d’unités de transformation performantes dans plusieurs filières. Il se positionne comme un levier essentiel de la politique d’Import-Substitution.

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