En qualité de représentant du ministre de l’Économie et chef de la délégation camerounaise, le Secrétaire général du MINEPAT, Jean TCHOFFO, a exprimé cette préoccupation majeure de la partie camerounaise lors de la 9ᵉ réunion statutaire du Comité APE Cameroun–Union européenne, dont les travaux ont été ouverts le 4 juin 2025 à Yaoundé. C’était en présence du Chargé d’affaires à la Délégation de l’UE au Cameroun, Philippe LAFOSSE, et de la cheffe de l’unité des pays ACP à la Direction générale du commerce de la Commission européenne, Cristina Miranda GONZALVES.
La capitale camerounaise a abrité, les 4 et 5 juin 2025, la neuvième réunion statutaire du Comité APE Cameroun–Union européenne. Ces assises, coprésidées par le Secrétaire général du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, et la cheffe de l’unité des pays ACP à la Direction générale du commerce de la Commission européenne, ont donné l’occasion aux parties de faire le point sur la mise en œuvre de l’APE bilatéral Cameroun–UE. Ainsi, plusieurs sujets d’intérêt commun ont été abordés, entre autres : les progrès enregistrés dans la validation du protocole commun sur les règles d’origine ; le positionnement respectif des parties sur les engagements du Titre II de l’Accord, relatif au volet développement ; l’adoption du rapport sur le suivi conjoint de la mise en œuvre de l’APE pour la période 2022-2023. Les obstacles techniques au commerce ont également retenu l’attention du Comité, dans un contexte marqué par l’entrée en vigueur imminente du règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts. Les deux parties ont en outre procédé à la signature de la décision portant création du sous-comité « Douanes et facilitation du commerce ».
Dans son propos prononcé à l’ouverture des travaux, la cheffe de la délégation de l’UE s’est félicitée des progrès accomplis par les parties depuis la mise en application de l’APE en août 2016. « L’APE a augmenté de 33 % les échanges commerciaux, en particulier les exportations camerounaises vers l’Union européenne. Il a également permis d’attirer des entreprises européennes au Cameroun. Toutefois, nous croyons qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer, notamment au niveau du climat des affaires, pour renforcer nos relations commerciales et d’investissements », a souligné Cristina Miranda GONZALVES.
Pour le chef de la délégation camerounaise, « bien que des progrès soient enregistrés dans la dimension commerciale de l’Accord avec des résultats tangibles, force est de constater le faible intérêt accordé à la dimension développement, du fait de la non-mise en œuvre des mesures d’accompagnement préconisées pour amoindrir l’impact négatif des moins-values fiscales ». Celles-ci, révèle Jean TCHOFFO, sont estimées à 95,7 milliards de FCFA depuis le lancement du processus de démantèlement tarifaire. Le Secrétaire général du MINEPAT a également déploré le non-aboutissement de l’évaluation de l’impact fiscal net lié à l’Accord, en invitant les parties à poursuivre le dialogue sur cette question.
En termes de perspectives de coopération, la cheffe de la délégation de l’UE a fait savoir que son institution est disposée à accompagner les entreprises camerounaises dans le renforcement des capacités en matière de normes, afin de garantir un meilleur positionnement des produits camerounais sur le marché européen. Cristina Miranda GONZALVES a également émis le vœu de voir s’ouvrir, avec le Cameroun, les négociations pour la mise en place d’un accord sur la facilitation des investissements durables, nouvelle initiative de l’UE en faveur de certains pays africains.
En rappel, le Comité APE, institué par l’APE d’étape Cameroun–UE signé en janvier 2009, est l’instance chargée de l’administration de l’Accord, ainsi que de la concrétisation du dialogue entre les parties dans les domaines couverts par l’Accord. À cet égard, il constitue le cadre privilégié de suivi, d’évaluation et de partage d’expériences pour la mise en œuvre harmonieuse de l’APE. Cette instance est aussi le lieu pour les parties de prolonger leurs réflexions sur les sujets d’intérêt commun, en vue d’optimiser la performance du partenariat Cameroun–UE.