C’est dans le cadre des Conférences Elargies de Programmation Budgétaire et de la Performance Associée (CEPB-PA) session 2025, qui se tiennent du 04 au 09 septembre 2025 à Yaoundé. La cérémonie d’ouverture a eu lieu à l’hôtel Hilton, sous la co-présidence du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine OUSMANE MEY, et du Ministre des Finances, Louis Paul MOTAZE. C’était en présence de nombreux membres du Gouvernement, des parlementaires, des acteurs de la société civile et des partenaires techniques et financiers.
Ces assises très courues, ont pour objectif d’affiner les prévisions de dépenses des administrations publiques pour le triennat 2026-2028. Spécifiquement, il est question pour les équipes du MINEPAT et du MINFI, d’examiner et de valider les Cadres de Dépenses à Moyen-Terme (CDMT) de la cinquantaine d’organes constitutionnels et départements ministériels, en tenant compte des recommandations issues du récent Débat d’Orientation Budgétaire et des plafonds de crédits notifiés à ces structures par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Ainsi, chaque administration est invitée à produire un CDMT de qualité, présentant une programmation budgétaire fiable et traduisant ses priorités en matière d’investissement. Ce document devra également être accompagné d’autres éléments permettant d’apprécier la pertinence de la programmation proposée en rapport avec la performance projetée.
En ouvrant les travaux, le Ministre de l’Economie, en sa qualité de Ministre en charge des investissements publics, a décliné les orientations stratégiques à prendre en compte au cours de ces Conférences. Pour Alamine OUSMANE MEY, « l’objectif global de la politique publique reste le renforcement de la dynamique de croissance économique, avec un caractère inclusif ». Dans cette perspective et en lien avec l’investissement public, un accent particulier sera mis au cours du triennat 2026-2028, sur : la poursuite de la mise en œuvre des principaux projets de deuxième génération en matière d’infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications ; la promotion de la politique d’import-substitution avec l’accélération de la mise en œuvre du Plan Intégré d’Import-Substitution Agropastoral et Halieutique (PIISAH), et du Plan d’Impulsion Initiale (P2I) de la SND30. Un accent sera également mis sur l’accélération de l’opérationnalisation de la Société Nationale des Investissements « new-look », à travers la mise en œuvre de la convention pour l’opérationnalisation du P2I déjà signée avec cette société d’Etat. Il en est de même de la poursuite de la mise en œuvre des Plans de reconstruction des régions en crise (Extrême-Nord, Nord-Ouest, Sud-Ouest) ; du renforcement des dotations budgétaires et de la consolidation du processus de décentralisation, ainsi qu’une plus grande prise en compte des problématiques de climat et de genre dans la gestion des finances publiques.
Ces actions devront être menées dans un environnement marqué par la mise en œuvre de certaines réformes structurelles visant à lever les contraintes qui affectent l’optimisation de l’investissement public. Parmi ces réformes, le renforcement du processus de sélection des projets et du cadre de maturation des projets, avec la signature du décret du 17 juin 2025 fixant les règles régissant le processus de maturation des projets d’investissement. Ce texte permet de maîtriser les coûts des projets et d’améliorer leur préparation sur la base des enseignements tirés du passé. A ceci s’ajoute, l’amélioration du suivi de l’exécution des projets, visée par le décret du 10 juin 2025 portant création, organisation et fonctionnement des comités de suivi et d’évaluation physico-financière de l’investissement public. Autre réforme, l’institution d’un identifiant unique pour chaque projet, à l’effet de faciliter la traçabilité et le suivi des projets dans la chaîne budgétaire.
Le Ministre de l’Economie a également relevé certaines considérations techniques à prendre en compte dans la programmation triennale 2026-2028, au rang desquelles : la mutation des chapitres communs en dotations pour les dépenses accidentelles et imprévisibles plafonnées à 10% des crédits du budget de l’Etat hors service de la dette ; la priorisation des financements concessionnels auprès des bailleurs de fonds ; la prise en compte de nouveaux cadres stratégiques de performance des programmes, validés par le Comité Interministériel d’Examen des Programmes et intégrés dans l’application PROBMIS.
Prévues dans le calendrier budgétaire de l’Etat, les Conférences Elargies de Programmation Budgétaire et de la Performance Associée sont un moment important du processus d’élaboration du budget. Elles se positionnent comme un maillon essentiel du dispositif de planification stratégique et de mise en œuvre des politiques publiques qui, dans le cadre de la marche du Cameroun vers l’Emergence, permettent de veiller à la cohérence entre la performance projetée dans les documents budgétaires et les objectifs fixés par la SND30. Ces rencontres représentent donc un enjeu crucial pour la transformation économique et sociale du pays.