La revue de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 dans le secteur Rural, a eu lieu le 30 octobre 2022 à l’hôtel Mont Fébé du Yaoundé, sous la présidence du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbaïrobe. C’était en présence du Ministre des Finances, du Ministre de l’Elevage et du Représentant résidant de la FAO au Cameroun.
Examiner les progrès réalisés et les difficultés rencontrées dans le secteur rural en vue de définir des mesures correctives visant l’amélioration des interventions pour atteindre les objectifs planifiés, tel était le but de cette revue qui a rassemblé l’ensemble des acteurs concernés.
Au cours de cette revue, l’on a appris en termes de performances, que la croissance du secteur primaire est estimée à 4,1% entre 2020 et 2021, et que la dynamique à l’intérieur du secteur se fait de plus en plus en faveur de l’agro-industrie. Une situation encourageante, au regard des objectifs de transformation structurelle affichés dans la Snd30. De même, une santé appréciable est observée au niveau des exportations pour certains produits tels que le caoutchouc, le coton, le bois et le cacao (dont le poids dans les exportations a représenté en moyenne 34% sur les 05 dernières années). En outre, 48% des emplois crées dans l’économie en 2021 proviennent du secteur primaire.
Malgré ces quelques avancées observées, la balance commerciale du Cameroun a été globalement déficitaire. De 2017 à 2021, le déficit du solde de la balance commerciale s’est aggravé, en passant de 1172,3 à 1479 milliards de Fcfa. Les deux valeurs les plus élevées ont été atteintes en 2019 et 2021, soit 1464,2 et 1479 milliards de Fcfa. Une situation préoccupante, surtout dans la mesure où, parmi les dix produits qui pèsent le plus sur les importations du Cameroun, on retrouve des produits alimentaires pour lesquels le pays dispose d’un réel potentiel de production et de substitution. Il s’agit du riz, du blé, des céréales et du poisson de mer congelée qui pèsent 23% des importations en 2021. Cette situation est due en partie à des facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes tels que la persistance de la pandémie de COVID19 ; la crise Russo-Ukrainienne et ses conséquences sur la chaîne d’approvisionnement des marchés et le renchérissement des coûts des produits de grande consommation et autres intrants agricoles; la persistance de l’insécurité dans des bassins de production dans certaines régions notamment dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême Nord; l’accentuation des effets des changements climatiques etc. Ces écueils, à l’évidence, ont eu une incidence négative sur la performance globale du secteur rural. C’est donc cette situation que les acteurs de ce secteur tentent de renverser à travers les travaux de la revue. Et parmi ces acteurs, le Cameroun peut compter sur ses Partenaires Techniques et Financiers (PTF), dont la voix a été portée par la FAO. Le Représentant résidant de cette institution au Cameroun a réaffirmé le soutien des PTF à cet exercice de revue sectorielle conjointe, et a suggère qu’il soit dorénavant précédé de Revues sectorielles régionales afin de mieux traduire les attentes, les préoccupations et les difficultés rencontrées sur le terrain par les acteurs du monde rural.
Le secteur rural est en effet considéré par le gouvernement comme un important levier de l’économie nationale. La modernisation de ce secteur est ainsi l’une des conditions indispensables à l’industrialisation et au développement du pays. C’est d’ailleurs dans cette logique que le Gouvernement réaffirme dans la SND30 son option de passer à une agriculture de seconde génération permettant de réduire considérablement la pauvreté en milieu rural, à travers l’implémentation de la Stratégie de Développement du Secteur Rural (SDSR) et le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA).
