La Stratégie d’Investissement «Global Gateway » au profit de la Région Afrique Centrale et
son Instrument Financier « Global Europe » ont été présentés le 31 janvier 2023 à Yaoundé,
au cours d’une cérémonie co-présidée par le Ministre camerounais de l’Economie, de la
Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, et la Directrice
Générale Adjointe de la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission
Européenne, Myriam Ferran.
L’atelier de haut-niveau de présentation de la stratégie de financement « Global Gateway »
et de l’instrument de financement « Global Europe », avait pour objectif principal de
favoriser l’appropriation des nouveaux instruments financiers européens et leurs modalités
de mise en œuvre par les décideurs politiques et les acteurs économiques de la Région
Afrique Centrale.
Le « Global Gateway » est la nouvelle approche stratégique de l’Union Européenne adoptée
en décembre 2021, visant à développer des interconnexions dans les domaines du
numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation
et de recherche dans le monde entier. Cette stratégie est soutenue par le nouvel instrument
financier de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale,
basé sur le partenariat, baptisé « Global Europe », inscrit au budget de la Commission
Européenne. A travers cet instrument financier, l’EU se donne les moyens de renforcer son
action extérieure. Le « Global Europe » vient ainsi remplacer les dix instruments financiers et
programmes qu’utilisait l’EU entre 2014 et 2020, notamment le Fonds Européen de
Développement (FED) qui était hors budget. Le «Global Gateway» Afrique-Europe est un
paquet d’investissement d’un montant de 150 milliards d’euros, qui vise à soutenir l’Afrique
en vue d’une reprise et d’une transformation solide, inclusive, verte et numérique. Ces
ressources seront engagées via le Fonds Européen pour le Développement Durable (FEDD*),
les subventions au titre du budget de l’UE et des Investissements d’institutions financières
telles que la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’Agence Française de
Développement (AFD), la Banque Allemande de Développement (KFW)…
Dans son discours d’ouverture des travaux, le Ministre de l’Economie, de la Planification et
de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, a présenté le contexte dans lequel
se déroule le partenariat Afrique Centrale-UE, impacté par les multiples crises économiques,
sanitaire et géopolitique. « Vous comprendrez aisément que notre souhait est de réunir les
préalables favorables à la réalisation effective du « Global Gateway» en Afrique Centrale. La
mobilisation de son instrument financier, le « Global Europe», en sera la conséquence », a
relevé le MINEPAT. La poursuite des actions pour l’intégration en infrastructures étant l’une
des grandes priorités, Alamine Ousmane Mey préconise de retenir une Banque de
Développement Régionale, telle que la Banque de Développement des Etats de I’Afrique
Centrale (BDEAC), comme Agence d’Exécution dans le cadre de la mise en œuvre du
partenariat.
Pour Myriam Ferran, « L’UE et ses partenaires travaillent main dans la main à la recherche
d’une prospérité commune, prenant en compte les relations politiques, sécuritaires,
économiques et commerciales, ainsi que la transition climatique et digitale ». Le « Global
Gateway » est une stratégie innovante qui permettra de réaliser des projets durables de
qualité, en prenant en compte les besoins des pays partenaires et en garantissant des
avantages à long terme pour tous. Elle permettra d’appuyer le développement soutenable
du secteur privé, les économies et sociétés en général. Ce nouvel instrument est la
contribution de l’UE à la réduction du déficit d’investissement durable mondial. Selon
l’Union Européenne, la mise en œuvre de cette stratégie d’investissement et de toutes les
activités qui en découlent est conforme aux stratégies africaines, en particulier l’agenda
2060 de l’Afrique, et définie conjointement dans le cadre d’un dialogue étroit avec la
Commission de l’Union Africaine, les pays partenaires africains, ainsi que les organisations
économiques régionales.
Le nouvel axe de partenariat entre l’Afrique et l’EU vise ainsi à maximiser les avantages
offerts par la transition écologique créatrice d’emplois et à réduire au minimum les menaces
pour l’environnement dans le respect de l’accord de Paris. Dans cette optique, le paquet
d’investissement permettra en matière d’énergie durable, d’augmenter les capacités de
production d’énergie renouvelable d’au moins 300 GW à l’horizon 2030.
L’accélération de la transition numérique est également une priorité commune qui
permettra de lutter contre la fracture numérique et le renforcement des connexions
numériques sures et sécurisées entre l’Afrique et l’Europe, mais également sur tout le
continent africain.
Etaient présents à ces travaux, le Président de la Commission de la CEMAC, la Vice-
Présidente de la Commission de la CEEAC, les Ambassadeurs des autres pays d’Afrique
Centrale auprès de la Commission de l’Union Européenne (UE), les responsables des
délégations de l’Union Européenne dans les pays d’Afrique Centrale, et les représentants du
Secteur Privé et de la Société Civile.