Un atelier de sensibilisation sur la mise en place de cet instrument de la finance islamique a été ouvert ce mercredi 20 septembre 2023 à Yaoundé par le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire chargé de la Planification, Paul Tasong, en présence du Ministre des Finances et du Représentant de la Banque Islamique de Développement au Cameroun.
En ouvrant les assises au nom du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, le Ministre Délégué qui a salué la vitalité de la coopération Cameroun-BID, a souligné que le recours du Cameroun au « Waqf » répond à la volonté du Gouvernement de renforcer la diversification des sources de financement des projets d’investissement prévus dans la SND30. Ceci, dans un contexte où les modèles de financement classiques deviennent de plus en plus contraignants pour le pays. D’après Paul Tasong, l’idée est de faire du Waqf, un instrument innovant de développement économique et social au service des couches vulnérables, et de positionner le Cameroun comme le pionnier et le hub sous-régional dans le développement de cet outil. La démarche du Gouvernement a été confortée avec l’adoption en novembre 2022 du règlement CEMAC relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de la finance islamique dans la sous-région. A date, le Programme de coopération régionale sus-évoqué a permis de faire une évaluation de l’écosystème national du « Waqf » et d’initier une réflexion sur un potentiel cadre juridique et institutionnel national. Le Mindel/Minepat a également indiqué que d’autres ateliers seront organisés, à l’effet de sensibiliser les autres acteurs économiques du pays sur les opportunités qu’offre le Waqf en vue de son appropriation.
Le Waqf est entendu comme une donation faite par un bienfaiteur pour la réalisation des projets à caractère économique et social, notamment dans les domaines de l’éducation, la santé, l’habitat, l’entrepreneuriat jeunes, l’agriculture, etc. Conforme aux principes islamiques, cet outil est au service de l’inclusion socio-économique. Il permet de mobiliser des fonds capables de répondre aux besoins des Etats, sans incidence budgétaire sur le service de la dette. Plusieurs pays expérimentent cet instrument de la finance islamique. C’est le cas du Sénégal qui l’a adopté en 2015, du Maroc, de l’Inde, de la Malaisie, de l’Indonésie, etc. avec des écoles, unités hospitalières, mosquées, habitations et autres infrastructures construites. Le Cameroun compte tirer avantage de ces expériences.
Notons que cette rencontre qui rassemble les responsables des administrations publiques, a pour objectif de sensibiliser les participants au mécanisme « Waqf », notamment son fonctionnement, sa portée et les enjeux de son adoption au Cameroun. Les exposés sont faits par des experts nationaux et ceux venus de la Haute autorité du Waqf du Sénégal. Les travaux s’inscrivent dans le cadre du Programme de coopération régionale pour le développement des écosystèmes nationaux du Waqf en Afrique de l’Ouest et du Centre, dont l’ambition est de mettre en place dans les 7 pays ciblés (Cameroun, Niger, Gambie, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, Mali et République de Guinée), un cadre juridique et institutionnel de promotion du Waqf. Cet atelier organisé en collaboration avec la Banque Islamique de Développement (BID), s’achève le 21 septembre 2023.
